Diamants bruts : pourquoi les prix sont voués à flamber
Le prix des diamants bruts a augmenté de 75 % depuis cinq ans, porté par l’engouement de l’Inde et de la Chine. La production s’essouffle et les grands projets miniers ne seront pas prêts avant plusieurs années.
Le diamant, meilleur ami des investisseurs ? A l’heure où beaucoup prophétisent la fin de la montée des cours de l’or, l’intérêt grandit pour le secteur de la pierre précieuse , une ressource naturelle qui ne s’échange pas sur les marchés comme les grands métaux précieux .
Les États-Unis, le plus gros consommateur de diamants
En cinq ans, les prix des gemmes brutes ont grimpé d’environ 75 %. Depuis le début de l’année, la hausse atteint 14 %, selon les données recueillies par WWW International Diamond Consultants. Et le cabinet de conseil indépendant évoque des prix trois fois plus élevés dans quinze ans.
Les prix sont d’abord poussés par une demande mondiale qui ne se dément pas. Nourrie par la meilleure santé économique des États-Unis, le plus gros consommateur de diamants de la planète, et par l’appétit croissant des marchés émergents asiatiques, Inde et Chine en premier lieu, elle aurait totalisé 79 milliards de dollars en 2013.
La demande asiatique de diamants
L’engouement de la Chine et de l’Inde pour la pierre précieuse a pris, en dix ans, une ampleur considérable. Entre 2010 et 2015, la classe moyenne y aura presque doublé de taille, d’après les experts de WWW. Certaines mœurs occidentales se sont installées. Et, avec plus de 11 millions mariages célébrés en Chine et 10 millions en Inde chaque année, les ventes de bijoux en diamants ont augmenté entre 20 et 30 % ces dernières années.
La Chine représente aujourd’hui 13 % de la demande mondiale, contre 3 % au début des années 2000. Et la marge de progression reste impressionnante : De Beers estime que, aujourd’hui, 20 % des citadins en Chine possèdent un diamant contre 70 % aux États-Unis. Si leur soif de diamants ne faiblit pas, les deux géants asiatiques rattraperont probablement le marché américain d’ici dix à quinze ans. Rio Tinto, autre grand producteur, prédit, lui, une vraie rivalité dès 2020.